Le chant des partisans graphiques

Publié le par Le libraire se cache

Oui, le titre est un peu tiré par les cheveux, mais il ne faut pas toujours trop se poser de questions. 

Oh lala la transition toute trouvée pour introduire Terreur Graphique ! Auteur prolifique récupéré par la presse quotidienne, qui a le bon goût (l'auteur hein, pas la presse) de ne jamais sombrer dans le mauvais et d'être toujours magnifiquement en équilibre. Allez, zou.

 

- En acceptant de bosser pour Libé, t'as eu peur d'être labellisé 'illustrateur presse' et de ne plus jamais faire de Bds, ou genre ça n'a super rien à voir et t'aurais jamais rêvé d'une telle tribune ?

En fait je ne me suis même pas posé cette question, pour moi je fais de la bd. De la bd de presse si tu veux. J’adore faire ça, je réalise chaque semaine la chance et la fierté d’être dans Libération, le journal que j’ai toujours lu, (comme Fluide Glacial d’ailleurs), il y a cette urgence, cette adrénaline qui m’enivre à faire ces gens-là chaque semaine. Et puis, J’aime les deadline, je le confesse.


- T'as carte blanche, ou est-ce qu'ils t'ont déjà censuré pour propos trop éloignés de la ligne éditoriale du journal ? (on en est où, d'ailleurs, de la ligne éditoriale de Libé ?)

Liberté Totale. Je travaille avec des gens formidables là-bas il faut dire. la semaine dernière, je flippais parce que j’avais pas mal conjugué le verbe « baiser » dans mon strip, j’avais peur d’être un peu vulgaire, ce sont les pages Idées quand même huhu, c’est passé à l’aise en fait. Comme quoi, le problème aujourd’hui, c’est plus l’autocensure que la censure.
Ma ligne éditoriale n'est pas très éloignée descellés des journaux auxquels je collabore ;)

- C'est compliqué pour toi de bosser à plusieurs (je pense au formidable Petit livre de la bande dessinée avec le tout aussi formidable Hervé Bourhis, ou au FIST avec le non moins formidable Jorge Bernstein, ou à ton investissement au sein de Vide Cocagne, ainsi que le prochain projet à venir chez Dargaud sur la presse satirique) ?

Je ne travaille qu’avec des amis, ça se passe toujours super. Avec Hervé on a tout fait à 50/50 (51/49, parce qu’Hervé avait la science du petit livre), c’était un boulot génial, on a passé un an de dingue, on en est sortis lessivés mais je signe à nouveau avec lui quand il veut !
Bernstein est le scénariste avec qui il est le plus facile de travailler au monde, toujours à l’écoute, hyper open et c’est une machine à gags.
Avec Fabrice Erre, c’est lui qui avait les commandes, c’est lui le prof, j’étais son outil, c’est bon aussi d’être un outil.
Là je scénarise pour Guillaume Guerse, ça me fait bizarre de ne pas dessiner mais quand les strips arrivent dans ma boîte, je prends un pied de Ouf

niveau Edition, j’ai quitté Vide Cocagne, il y a 2 ans, je n’arrivais plus à suivre, du coup comme j’avais du temps je me suis encore un peu plus investi dans le festival Quai des Bulles à St Malo


- Difficile de faire plus éculé que les strips sur sa propre progéniture, et pourtant toi t'es super pas éculé. C'est quoi le secret ?

Je suis très touché par ce que tu viens de dire. En fait, C’est ma fille qui fait tout huhu. je la regarde et je dessine, c’est cool.
je travaille exactement comme Ces Gens-là là-dessus. je trouve le scénario en dessinant le strip. je n’ai jamais de chutes ou de gags à l’avance.


- Il t'arrive de chanter du Biolay tout seul devant ta glace sans te raser ?

ça m’arrive, bien quoique ça soit plus du Delerm ou du Albin de la Simone. En ce moment, j’écoute beaucoup de Jazz anglais, je fais la trompette sous la douche.

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J
Johnny n'a pas compris cette phrase : "Ma ligne éditoriale n'est pas très éloignée descellés des journaux auxquels je collabore", ah que non.
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J
Ah que ça y est, Johnny a compris : il faut lire "de celles" ! Non ? (franchement, je n'avais pas compris)