Messed around and got a triple double
Quand j’étais ado, j’étais absolument obsédé par les sports américains. Mais pas de la petite obsession mignonne d’adolescent hein, je parle de vraie obsession gravos de je pense qu’à ça en permanence. Ca a commencé en 1989 quand j’ai touché à un ballon de basket pour la première fois (sur les playgrounds du Queens, d’ailleurs. Ouais, ça fait un peu classe. Bon, j’avais 11 ans et je ne suis pas sûr que j’arrivais même à toucher l’arceau avec le ballon) et ça s’est confirmé avec la vague imposante et déferlante du matraquage mondial NBA avec un certain Michael Jordan et une certaine Dream Team en 1992. Au même moment, je me suis intéressé de (très) près au baseball et au foot us mais pour des raisons pratiques et structurelles c’est surtout (exclusivement même) au basket que je jouais (je suis tout petit, donc bon, c’était peut-être pas le choix le plus judicieux, mais ça ne m’empêchait pas de faire rebondir mon ballon au moins deux heures par jour, qu’il pleuve ou qu’il neige ou qu’il vente).
J’ai des souvenirs absolument incroyables des phases finales de 92-94 (je suis fan des Knicks, donc ces dernières furent un poil cruelles), des nuits blanches du mois de juin pour cause de matchs en direct sur Canal + et des yeux émerveillés dès qu’on pouvait apercevoir un match ou un bout de match (c’était bien avant les joies de l’internet) et le 3615LEQUIPE pour les résultats des playoffs le lendemain.
Bien, où veux-je en venir moi avec tout ça ?
Ah oui.
Mon entretien de la semaine.
Ça va paraitre curieux à certains, mais j’ai profité des Finales NBA du moment pour poser des questions à Rémi Reverchon, journaliste chez Bein Sport, source (Qatarie, certes) indispensable pour qui s’intéresse aux sports us. Entre les league pass sur internet et l’offre Bein, difficile de ne pas suivre de près chaque match en direct ou non. Je me demande d’ailleurs à quel point la rareté des images à l’époque n’a pas contribué à cette obsession nationale. A la limite, tout est presque trop accessible aujourd’hui (j’aurais dû lui poser cette question, tiens). Rémi anime les soirées NBA du dimanche ainsi que NBA extra tout en commentant des matchs régulièrement en semaine, mais il trouve quand même le temps de s’intéresser à la BD en particulier et à la lecture en général (et il a très bon goût, d’ailleurs). Là, il a surtout réussi à trouver le temps entre deux matchs à Cleveland de répondre à mes questions, et je l’en remercie chaleureusement !
- Encore une finale GS vs Cle. Tu vois ça comme un bon vieux XIII, où t'es content de retrouver les personnages car tu les connais bien et que le feuilleton tient la route, ou est ce que y'en a marre un peu et que vivement de nouveau du Lakers/Celtics ?
Alors il parait que le vin prend du corps en vieillissant. Sauf que n'étant pas spécialement connaisseur du milieu viticole, j'ai du mal à adhérer au concept. Une finale NBA reste toujours un must et je suis immensément privilégié de pouvoir y assister en live. Mais il n'empêche qu'un peu de nouveauté ne m'aurait pas déplu. J'espérais Boston...
- C'est quoi le plus dur à suivre, les news sports us, surtout à l'heure des réseaux sociaux où tout va super vite, ou les sorties Bds ?
Très clairement les sorties Bds! Sur les sports US je suis dans ma zone de confort. J'ai mes sources d'infos, mes contacts, mes listes twitter, les sites web à consulter tous les jours... Sur les Bds, bien qu'étant amateur, je suis incroyablement largué et tenter de me rattraper en consultant le palmarès d'Angoulême. Un peu léger... Après, ça permet quelques jolies surprises quand je tombe sur un tome bien que je n'attendais pas!
- Il y a une vraie dynamique dans l'équipe de présentateurs Bein, chacun avec un rôle très précis, finalement, avec ce subtil mélange de camaraderie, de professionnalisme et de grand n'importe quoi. C'était pensé comme ça dès le début ? (ouais, zéro rapport avec la bd là pour le coup)
Le maître mot dans l'ambiance qu'on essaye d'infuser dans notre traitement de la NBA c'est: naturel. On se comporte sincèrement à l'antenne comme dans la vie de tous les jours. Les mêmes bêtises, les mêmes taquineries. Quand on se chambre à l'antenne, c'est qu'on le fait hors antenne 30 secondes avant l'émission de la même façon. Et j'ai envie de croire que c'est ce côté sincère et naturel qui plait...
- ça change ses habitudes de lecture d'avoir un rythme complètement chamboulé 8 mois dans l'année ? Ca change ses habitudes tout court, ou est ce qu'on s'y fait et qu'apres tout c'est pas pire que des gardes de 12 heures à l'hopital ?
Très bonne question! Et même si en tant que présentateur télé j'ai forcément un égo surdimensionné, je reste conscient que mon job n'est rien comparé à celui d'une garde de médecin... Du cup pour répondre honnêtement: oui, clairement, je lis beaucoup moins pendant la saison NBA que pendant les 4 mois hors saison où là je dévore romans, bouquins de sport et Bds. La chance que j'ai cependant, c'est de ne pas avoir de voiture. J'habite dans Paris et me déplace en vélo ou métro. Du coup dès que je suis en métro, j'ai un bouquin sous le bras!
- Je vais tricher un peu pour cette dernière question. les top 10 NBA sont une institution (et j'ai flingué mes cassettes de Dazzling dunks and basketbal bloopers), je vais donc te demander des tops 5 pour ces catégories :
Top 5 des morceaux rap all time à passer pendant un top 10
2Pac California Love
Mobb Deep, Shook One Part 2
Mark Morrison, Return of the Mack
Jay Z, 99 problems
Snoop et Dre, Nuthing but G Thang
Top 5 des bds à lire pendant que Singleton reluque des pom pom girls
mon numéro 1 et de très loin: "La jeunesse de Picsou" de Don Rosa
la série des "Combat Ordinaire" de Larcenet
la série des Largo Winch
je suis assez fan de tous les Edika, chez Fluide Glacial
vrai coup de coeur, la série des "Vieux Fourneaux"
(pas de Tintin ou Asterix, sorry. Mais j'aurais pu mettre les Iznogoud ou les Michel Vaillant!)
Top 5 de tes moments NBA les plus marquants (t'as droit de citer Kobe une seule fois)
le dernier match de Kobe, ses 60 points contre Utah, que j'ai l'honneur de commenter avec Chris Singleton
la finale NBA 2011 Dallas-Miami, remportée par les Mavs, que je couvre avec Xav Vaution. On s'était régalé niveau pro à réaliser un sujet chaque soir de match avec des interviews de tout le monde, vraiment. Magic, Jason Kidd, David Stern...
Le All Star Game 98, Kobe contre Jordan. J'ai 12 ans, c'est le match qui me fait aimer la NBA
La victoire de la France à l'Eurobasket 2013 en Slovénie. Je sais, c'est pas NBA, mais je suis sur place et j'ai rarement autant vibré.
Et enfin le titre des Lakers au match 7 face à Boston en 2010. Mes premières Finales NBA vécues sur place, à l'époque pour Canal Plus. Un régal