Lectures (IV)
Comme me le faisait très justement remarquer mon amie Isa, je suis très beau quand je parle de mes listes de lectures. Vérifions cela immédiatement, donc, car le monde manque de beauté, et en cette journée de la jupe, je ne peux que l’encourager à être une femme libérée en lui donnant raison.
Push (Sapphire) : alors ouais c’est pas mal du tout, mais y’a quand même beaucoup d’esbroufe dans tout ça, non ? Passé le côté plutôt intéressant du langage, l’histoire est un peu trop conventionnelle à mon goût. Par contre l’adaptation ciné est chouette (alors que c’est la même histoire).
Les jardins statuaires (Abeille) : un style extraordinaire sur une histoire fascinante. Bon j’ai trouvé que ça traînait un peu en longueur, mais il ne faut pas non plus toujours bouder son plaisir. Un roman vraiment à part.
Les tribulations héroïques de Balthazar Kobler (Tristan) : très très chouette, de la quête initiatique comme j’aime, teintée de philosophie pour me faire me sentir intelligent. Encore un auteur dont faut que je gratte la bibliographie.
Si c’est un homme (Levi) : Terriblement bouleversant. C’est probablement pour ça d’ailleurs que j’ai mis autant de temps à avoir envie de le lire.
Regarde, Regarde les arlequins (Nabokov) : bon bah encore un chef d’œuvre de Nabokov, ça commence à faire beaucoup. C’est incroyable comment il s’amuse avec la fiction et la réalité.
A heartbreaking work of staggering genius (Eggers) : beaucoup beaucoup aimé, l’intro vaut le coup d’œil à elle seule. Quelques moments un peu lourdingues, mais un style unique et beaucoup d’humour sur un theme pas très simple (la mort de ses parents, du cancer, à quelques semaines d’intervalle, et l’agonie de sa mère) mais traité avec beaucoup d’intelligence.
Pourquoi lire (Dantzig) : je suis assez client de Dantzig, à vrai dire, même s’il sait être très agaçant, et même si son livre précédent était pénible à souhait (je m’en fous un peu à vrai dire de connaitre sa gare préférée à Londres). Celui-ci je l’ai dévoré, beaucoup d’excellentes idées et il a le mérite d’argumenter.
Œdipe sur la route (Bauchau) : j’aime la mythologie grecque, j’aime quand un livre est bien écrit avec toute une dimension sur l’approche de la vie. Conclusion : j’ai aimé et j’enchainerai bientôt sur Antigone.
Le livre de Dina (les trois tomes) (Wassmo). Pfioulala, c’est fort de cacao. Ecriture magistrale, personnages plus grands que nature (je me sens crétin en écrivant ça, mais c’est tellement vrai), du grand art (cf parenthèse précédente)
L’enlèvement d’Hortense (Roubaud) : j’aime toujours autant, et cette fois-ci il est sympa, il nous donne la clef de l’énigme avec des maths dedans qui font peur. Vivement la suite du reste.
Face aux ténèbres (Styron) : encore un livre gai, vu qu’il nous raconte sa dépression, mais essai fascinant qui ne sombre jamais dans le pathos et avec un recul extraordinaire.
Des phrases courtes ma chérie (Fleutiaux) : encore un livre gai (décidément), mais un peu plus quand même. Très chouette style sur le thème du rapport à la mère et du vieillissement.
Belle du Seigneur (Cohen) : il m’a fallu du temps aussi avant de vouloir le lire, ce gros pavé qui fait peur, mais j’ai décidé qu’à y’est, il était temps. Et je ne le regrette pas. Il va rentrer tout droit dans ma liste de romans préférés tellement il est tellement…comment dire…oui. C’est pas tant le fond qui m’a impressionné, c’est surtout la forme. Bon oui certes c’est forcément un tout, mais je n’ai pas été bouleversé par l’histoire d’amour (je suis un roc). Par contre, il s’amuse avec la langue et la manie merveilleusement (that’s what she said). Bref : pfiou dites donc, comment c’était trop bien.
Le maitre de thé (Inoué) : c’est beau comme un film de Kurosawa
Donc voilà, pratiquement que du bon voire de l’excellent voire de l’excellentissime. Encore une bonne cuvée. J’ai vraiment des listes magiques dans mes poches.