Voyage à dos de souris (c'est du Langage Computer)
J’y ai déjà fait allusion ici ou là (surtout là, d’ailleurs), mais avant de me lancer dans l’aventure merveilleuse du type qui vend des livres, je trainais mes guêtres dans le monde merveilleux d’un type qui fait de la musique.
Alors ne nous enflammons pas, je n’étais pas ce jeune homme chevelu et superbe de charisme qui tente de séduire les gonzesses dans le parc avec sa guitare sèche et Jeux interdits et le pote un peu perdu à côté qui pense savoir jouer du djembé. J’ai fait en tout et pour tout deux années (pleines tout de même) de solfège, le temps d’apprendre que ce n’était pas pour moi et que le piano non plus. Non, moi je trifouillais sur mon clavier Bontempi des sons électroniques tant bien que mal et en rythme si possible, j’assemblais tout ça, j’en faisais un morceau, et je m’appelais musicien. C’est pratique, la technologie. Un peu comme le livre électronique : on se proclame auteur sans aucun travail éditorial derrière. Magique.
Les meilleurs duos se faisant à deux, j’étais accompagné dans cette aventure par un acolyte magique lui aussi, bien plus talentueux que moi par ailleurs, et qui apportait le grand plus nécessaire à un semblant de réussite de ces morceaux. Le principe, au début, était simple : intégration de la platine et des wicki wicki fresh à la musique électronique pour une touche semi-hip hop (c’était notre truc, à l’époque). Après, tout comme nos ancêtres, nous avons évolué (c’est ça ou finir comme les dodos (RIP)), et monsieur mon double s’est mêlé de la rythmique et de tout plein d’autres choses, si vous voulez tout savoir.
Nous avons été signés sur un label (belge, certes, mais qui avait pignon sur rue dans le milieu) qui a eu la folie de sortir notre album, et même Joseph Ghosn (des Inrocks, donc) il a dit que notre musique était, je cite, placentaire et polychrome. Et ça, c’est pas rien.
Je suis retombé hier totalement par hasard sur une émission de radio qu’on avait faite à l’époque (cette parenthèse a duré 4 ans, en gros, de 2002 à 2006), et ça m’a plongé dans une douce nostalgie au goût de pistache et de tirlibibi, avant la folie granolas. C’est qu’on rigole bien, quand on est troubadour et qu’on arpente les salles parisiennes, entre autres. Des souvenirs à la pelle, pas toujours très bons, d’ailleurs, et si on prend un jour un chocolat chaud tous ensemble, je vous raconterai mes anecdotes de concerts, y’en a des pas piquées des hannetons. L’envers du décor, évidemment, c’est que c’est pas simple, de faire son trou, qu’on est vite oublié et que gagner sa vie est quasiment impossible à moins d’enchainer tournée sur tournée et donc d’avoir un tourneur, mais pour ça faut une actualité, et pour ça faut avoir fait des concerts, et pour ça faut un tourneur. Bref, ça a duré un temps qui est à présent très loin derrière moi mais que, par altruisme incroyable et aussi parce que j’y suis encore un peu attaché, parfois, j’ai envie de partager avec vous maintenant que je risque plus de toucher de royalties sur mes disques.
Enfin sur MON disque puisque, au moment de se lancer dans l’aventure du second (on avait signé pour 3 albums, ce qui est assez standard), notre label nous explique que oh bah non, fallait que ce soit un peu plus rock, la mode est au rock garage, les gars, vous déconnez, non non on peut pas le sortir là votre album, désolés. C’est con, j’avais une super pochette faite par Ak avec en plus des morceaux bien plus aboutis et des pistes pour des guests vraiment coolos. Tant pis. On ne saura jamais. Car moi, depuis, j’ai raccroché les platines et le casque, viré Reason et Sonar de mon ordinateur et laissé la page Myspace être spammée plus que de raison. Comme toute page Myspace.
‘Fin bon bref, tout ça pour dire que, pour les curieux, les audiophiles, les audiophobes, les qui n’ont aucune idée de ce dont je parle dans ces longs paragraphes et qui cherchent en vain un rapport avec la librairie, je mets à disposition l’album dans son intégralité ainsi que des morceaux terminés qui n’ont jamais vu le jour (dont un enregistré avec Buck 65), sauf en concert. Bientôt, une nation de libraires headbangers. La révolution est en marche.
Enjoy comme vous le pouvez, et hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, c’est mon chant du cygne de dernier rattachement à cette partie de moi qui est loin, très loin, enfouie dans les cartons de nouveautés. Et ça me va très bien.
La pochette faite par Ak pour le second album
ps : les liens semblent un peu capricieux, du coup je mets les mp3 un par un
L'album:
Petite créature de poche (feat Hi Tekk)
Impensable vérité (Feat James Delleck)
Les inédits :