T'as ton Tan's, l'opticien?
A y’est.
Ce n’est plus la peine de tergiverser, de tortiller dans tous les sens, c’est fait, c’est la fin des vacances, c’est la rentrée, rangez les transats et sortez les calculatrices scientifiques trop chères qui servent à rien, c’est reparti pour une année, la troisième saison du blog, youpi.
Alors oui ok on n’est que mi Août, Marie vient à peine de s’installer là-haut toute élevée qu’elle est, mais pour nous autres libraires chevronnés, les cartons de nouveautés refont leur apparition dès cette semaine, et c’est pas particulièrement un miracle, pas de quoi pèleriner, c’est la même rengaine chaque année, le tout étant d’y être préparé.
Et c’est pile à ça que sert la semaine menant au week-end du 15 Août : un mélange d’ennui, de rares clients, de peaufinage de la boutique et de retours enfin à jour. Avec évidemment un sentiment confus et tiraillé entre le fait d’être heureux d’être en plein été (tu parles), de vouloir profiter au maximum des journées étendues (de moins en moins) et le fait d’avoir un peu hâte que le rythme reprennent une cadence un peu normale parce que bon hein ça commence à bien faire, j’en ai marre de voir les mêmes livres en facing depuis trois mois, c’est bon, du sang neuf crénom de dieu, même du sang frelaté, peu importe, suis habitué à boire de la piquette toute l’année.
Ceci étant, j’ai tout de même un apprenti à former. Pour l’instant ça se passe pas trop mal. Bon, on sent qu’il est pas mega à l’aise derrière le comptoir et que jouer à la caissière ne lui vient pas naturellement, et j’avais oublié à quel point ça peut être long de tout réexpliquer depuis le début, mais je dois être patient si je veux réellement réussir à le modeler à mon image (il est plus beau que moi mais n’aura jamais ma coolitude, faut pas trop en demander). De temps en temps je me moquerai ici même de ses prouesses, histoire de vérifier qu’il me lit, car je ne veux pas d’un apprenti qui ne me vénère pas, et ne suit pas mes moindres gestes, j’en vois pas l’intérêt.
Sinon mes vacances furent bonnes, merci de demander. Et non, je ne suis pas parti pour une destination exotique. Je ne suis pas non plus parti pour une destination pas exotique. Je ne suis pas parti du tout. C’est comme ça. Ça arrive. Enfin j’ai quand-même vécu, je vous rassure, je suis un véritable asticot foufou quand je m’y mets, mais je n’ai pas voyagé à plus de 30km de chez moi. D’ailleurs quand mes clients me demandent ou je suis parti en vacances, comme si ça allait de soi qu’on devait partir, eh bien ils me regardent bizarrement quand je leur réponds, et moi j’ai presque honte du coup, sans trop savoir pourquoi. Comme si j’avais sur le dos tout le poids du Front Populaire que je trahissais d’un claquement de doigts en n’allant pas planter ma tente à Vieux Boucau . Mais bon, comme je suis un dépaysement à moi tout seul (sisi) je l’ai bien vécu et j’ai pu m’occuper de toutes ces petites choses que je n’ai jamais le temps de faire. Notamment le fait de glander à fond (et faire faire la vidange de ma voiture, activité estivale par excellence), de changer toute la musique sur l’ipod de la librairie afin d’en changer radicalement l’ambiance en vue de mégas partys (oui, je sais qu’on dit ‘parties’, mais ça faisait bizarre à écrire) qui s’improviseront en toute logique sur mon dancefloor (oui, je sais qu’on dit ‘piste de danse’, mais s’il vous plait, soyons sérieux). D’ailleurs ça me fait penser qu’une boîte de nuit pas loin de chez moi a posé des affiches un peu partout pour annoncer qu’ils font une ‘soirée douche’ avec, je cite, ‘maillots de bain et monokinis acceptés’. Bon. Alors déjà, comme me l’a fait remarquer un ami (coucou), je ne sais pas où se situe l’atoll de Monokini, et ensuite je ne vois pas trop quel genre de gonzesse irait en boîte les seins à l’air. Enfin si, je le vois que trop bien, et merci mais non merci. J’ai réussi à tenir 33 ans sans aller dans un de ces lieux de chasses couverts, c’est pas pour me laisser avoir par une technique marketing subtile (quelque temps avant, ils proposaient une soirée gratuite pour les personnes venant en mini-jupe. Il était tout de même précisé sur l’affiche que ce n’était valable que pour les gonzesses. Ils ont dû déjà se faire avoir une fois).
Enfin, si ça se trouve, je rate quelque chose, c’est peut-être super d’aller guincher en boîte (pourquoi ce nom, d’ailleurs ?) le samedi soir. Peut-être.
Mais en attendant, ce qui est sûr, c’est que j’ai une rentrée à préparer. Une rentrée pleine de promesses. Et de monokinis, on ne sait jamais.