Lectures (III)
Je me sens parfois ridicule à poster comme ça mes listes de livres lus ces derniers temps, d’autant plus que je suis loin (très loin) d’être critique qui sait comment critiquer et/ou analyser une œuvre. Je suis capable de dire pourquoi j’ai aimé, je suis capable d’avoir super bon goût (c’est mon métier), mais je suis incapable de décortiquer un roman et d’en extraire l’âme essentielle. J’ai réussi à tromper mon monde au bac écrit de Français (je suis plutôt intelligent, c’est aussi mon métier), mais à l’oral ce fut une autre histoire.
Mais bon hein, j’aime bien parler de livres, même si c’est succinctement, même si c’est juste pour dire ‘ouais c’était cool ouais’.
Alors voici ce que j’ai lu ces trois dernières semaines, sachant qu’il y a beaucoup de romans courts de moins de 200 pages, donc là tout de suite ça impressionne moins, c’est sûr.
L’évangile selon Jesus Christ (Saramago) : écriture incroyable sur un thème que je connaissais un peu (la vie de J-C) mais qui m’a tout de même passionné. Alors même que, si vous voulez tout savoir, la religion et moi ça fait 4,5.
A Clockwork Orange (Burgess) : comme son titre l’indique, je l’ai lu en anglais. Alors il parait que c’est magistralement traduit, ce que je veux bien croire, mais en tout cas en anglais c’est balaise. Et pourtant les néologismes ça me fait pas peur. Toujours est il que le fond est aussi intéressant que la forme, ce qui n’est pas peu dire.
Nightfall (Goodis) : j’en n’ai déjà plus aucun souvenir, mais du bon polar néanmoins
Les enfants de minuit (Rushdie) : je ne savais pas du tout ce à quoi m’attendre et je n’ai pas été déçu. Bon, j’ai pas non plus été passionné de bout en bout (faudrait que je le relise), mais les idées et l’écriture sont impressionnantes, ça foisonne de partout.
Montana 1948 (Watson) : excellent moment de lecture, pile le genre que j’aime
Tropique du Cancer (Miller) : je sais pas trop quoi en penser, en fait. Certains moments bluffant enrobés dans pas mal de passages avec tout plein de vent dedans. Je vais plutôt relire mes recueils de poèmes de Bukowski.
Journal du dehors (Ernaux) : écriture très intéressantes sur un sujet casse-gueule au possible (le monde qui entoure une ville, son RER etc.).
Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes (Pirsig) : Bon c’est très mal traduit, mais tous les passages sur le voyage et sur les philosophies présocratiques sont chouettes come tout. Un peu moins intéressé par toute la partie sur la mécanique des bécanes et leur portée philosophique, mais très bon si on s’intéresse un peu à la contre culture US des années 70s.
Le jour avant le lendemain (Riel) : le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est saisissant. J’avais l’impression d’y être, moi, perdu tout là haut au milieu de nulle part. Faut que je me penche sur le reste de sa bibliographie.
Les belles endormies (Kawabata) : pfiou, encore un texte court incroyable. L’idée, le traitement, tout y est.
Imposture (Vila Matas) : hop, un bon moment de lecture de plus
La belle Hortense (Roubaud) : ma vraie grande découverte du mois, j’ai absolument adoré. J’ai fait quelques recherches après que Monsieur mon libraire qui me l’a conseillé m’a expliqué qu’il était construit (le roman, pas lui) de manière mathématique très précise, ce qui est encore plus impressionnant. Je dis pas que j’ai tout compris à la démonstration sous jacente (je suis une quiche aux épinards en maths), mais en tout cas ça suffit à me fasciner. J’aime bien être fasciné, ça me garde en éveil.
Monstre aimé (Tomeo) : cf Imposture
The house on Mango Street (Cisneros) : oui c’est mignon, j’aurais peut-être plus apprécié si j’avais été une adolescente, je sais pas trop (je vous avais bien dit que j’étais nul en critique. Et parfois crétin)
En vivant, en écrivant (Dillard) : seconde grande découverte du mois, un texte absolument saisissant (et troublant) sur ce que c’est qu’écrire. Je ne sais plus qui disait que les bons livres donnent envie de lire et les très grands livres envie d’écrire. Celui-ci est clairement dans la deuxième catégorie. Tout y est juste et incroyablement bien écrit, vais me le garder sous le coude de ma table de chevet.
Plus encore, il m’en faut toujours plus…